Par le passé, cette maladie était nommée psychose maniaco-dépressive. Bien que ce terme tend à faire peur (autant que le mot schizophrénie), il n’en est rien et a été, par la suite, remplacée car le trouble bipolaire est un peu plus étendu que ce que l’on pourrait nommer la folie.
Pour commencer, cette maladie est due à un dérèglement neurochimique, dérèglement de certaines molécules qui assurent une régulation des humeurs dans le cerveau de tout un chacun.
La maladie se caractérise par des changements d’humeurs excessifs. Un bipolaire oscille entre les hauts (moments de joie type euphorie exagérée) et les bas (moments de dépression nerveuse). Il ne s’agit pas simplement d’aller bien ou d’aller mal. Ceci concerne tout le monde mais ce qui caractérise un bipolaire, c’est le fait qu’il va entre deux états nommés comme suit: phase maniaque et phase dépressive.
De plus, ces phases se caractérisent par des changements d’ordre physique touchant l’appétit, le sommeil, l’énergie psychomotrice. C’est ainsi que l’on constate que ce dérèglement dans le cerveau touche aussi l’individu, tout comme un diabétique n’arrive plus à réguler seul le taux de sucres dans le sang.
Ceci est important à comprendre car le bipolaire n’est absolument pas responsable de sa maladie mais de sa prise en charge. Tout comme le diabétique a besoin d’un régime, d’insuline et d’un suivi, le bipolaire a besoin d’un psychiatre, d’un traitement et de stratégies thérapeutiques pour faire face à sa maladie.
Avant de parler des 3 types de bipolarité, je vais expliquer ce que sont ces deux phases. Par ailleurs, ce sont ces deux états qui caractérisent la bipolarité à l’inverse de la dépression nerveuse
Phase maniaque
Le terme maniaque ici est le terme psychiatrique. Il vient du grec ancien qui signifie folie. Cela peut faire effectivement peur et cette phase est aussi dangereuse que la phase dépressive.
Le bipolaire rencontre les symptômes suivants durant cette phase:
- Euphorie ou exaspération (mais la plupart du temps, euphorie)
- Etat d’exaltation
- Idées de grandeurs (le bipolaire pense être capable de choses impossibles)
- Hyperactivité psychique et physique (le bipo pense sans arrêt et fait une multitude de choses sans ressentir de fatigue, comme s’il était sous l’effet d’une drogue excitante)
- Réduction du temps de sommeil, insomnies (le bipolaire peut dormir seulement deux heures par nuit et se sentir en pleine forme toute la journée et toute la soirée)
- Grande labilité verbale et incohérence dans ses propos.
- Déconnexion avec la réalité.
- Dans certains cas, hallucinations visuelles et auditives.
- Perte de l’appétit (il ne ressent plus le besoin de manger).
Un état qui perdure avec une grande partie de ces symptômes conduit souvent à des bouffées délirantes où le bipolaire n’est plus du tout connecté avec la réalité. Il est même sûr que ce qu’il voit, entend ou croit est la réalité, même si cela est complètement fou pour les autres.
Cette phase est très dangereuse car elle débouche toujours sur une phase dépressive, à moins d’être prise le plus tôt possible.
La phase hypomane est une phase maniaque dont les symptômes sont moins fort mais on retrouve toujours une réduction de l’appétit, du sommeil et une plus grande activité psychomotrice qu’à l’accoutumée.
Quant à la durée de cette phase, cela dépend d’une personne à une autre.
Phase dépressive
La phase dépressive est l’inverse de la phase maniaque. Elle est caractérisée par l’absence en quantités suffisantes d’une molécule dans le cerveau nommé sérotonine. Toutefois, le dérèglement est plus important mais c’est cette molécule qui joue un rôle important dans l’état dépressif.
Ici, je ne parle pas du fait d’être déprimé, de se sentir mal après quelque chose. Non. La dépression est une réelle maladie et nécessite un traitement à base d’antidépresseurs qui sont là justement pour jouer un rôle clé dans le cas de la sérotonine.
Cependant, en quoi la dépression nerveuse ou la phase dépressive d’un trouble bipolaire présente des symptômes que l’on peut alors juger de type maladif ?
- Etat déprimé, mélancolie.
- Absence d’appétit, de goût qui se suit d’une perte partielle ou totale d’appétit.
- Hypersomnie (le bipolaire dort énormément sans ressentir les bienfaits d’une nuit)
- Fatigue physique et nerveuse rendant la personne incapable de s’occuper d’elle-même ou de faire des choses (grande difficultés à effectuer les tâches les plus basiques de la vie quotidienne)
- Absence d’intérêt pour ce qui tend à faire plaisir en général (activités, loisirs etc..)
- Anxiété
- Crises d’angoisses
- Idées noires (des idées de mort, de suicide etc..)
- Pulsions suicidaires
- Tentative de suicide
Si vous vous retrouvez dans les symptômes que je viens d’énumérer, en vous disant « j’ai déjà vécu ça, j’ai déjà fait une dépression nerveuse« , cela ne veut pas pour autant dire que vous être bipolaire.
Des millions de personnes font des dépressions nerveuses. C’est une maladie mais le trouble bipolaire se caractérise à la fois par la présence de phases maniaques (ou hypomanes) et de phase dépressive.
Les trois classifications
Les médecins ont répertorié la maladie sous 3 formes:
- Trouble bipolaire de type 1: le malade est, la plupart du temps, en phase maniaque. Elle domine, donc, il est dans un état psychotique (c’est à dire, non conscient de son état).
- Trouble bipolaire de type 2: le malade a surtout des phases dépressives à répétition et les alterne avec des phases hypomanes, ce qui rend le diagnostic plus difficile puisqu’il peut être confondu avec une personne souffrant uniquement de dépression.
- Cyclothymie: le malade alterne successivement des phases maniaques et des phases dépressives.
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