Cette maladie, sans la dramatiser pour autant, a un impact dans la vie du bipolaire et de son entourage.
Tout d’abord, tout dépend dans quelle phase est le bipolaire. S’il est en phase maniaque, le contact avec les autres est difficile puisqu’il peut être déconnecté de la réalité. Difficile de lui faire entendre raison mais cela reste possible selon son état et sa manière de gérer son trouble.
En phase dépressive, le bipolaire arrive à demander de l’aide. Sauf s’il lui manque cruellement d’énergie et revivre constamment des épisodes dépressifs est usant à la longue. Il vient un moment où il est difficile d’appeler à l’aide.
L’impact familial
Il est possible, dans la mesure où un traitement et un suivi psychiatrique régulier sont mis en place, de mener une vie familiale normale, d’avoir des enfants (même si la grossesse est quasi interdite chez les femmes bipolaires, je le sais d’expérience) et de s’occuper de son foyer.
Mais, cela demande beaucoup plus d’énergie et une autre organisation qu’à l’accoutumée.
Cependant, si le bipolaire se retrouve dans une situation de crise, une hospitalisation peut avoir lieu à n’importe quel moment de la vie et la vie de famille s’en trouvera touchée.
Mais, il vaut mieux une mère bipolaire qui se soigne à l’hôpital le temps nécessaire que dépressive ou maniaque à la maison.
Sinon, cette maladie n’est qu’une maladie et n’empêche pas le parent malade d’aimer vraiment ses enfants.
L’impact socio-professionnel
Difficile de garder un emploi quand on est instable. Difficile aussi de faire avec le rythme effréné du travail quand un traitement de fond provoque beaucoup de fatigue et de somnolence, surtout dans un monde du travail qui ne parle que de rendements, d’efficacités et de surcharge de travail.
Dans un premier temps, pour le bipolaire non reconnu, il passe d’un travail à un autre, au fil de ses humeurs et il lui est bien difficile de garder son emploi.
Lorsque la maladie est prise en charge, c’est un autre problème qui survient : le travail à temps complet. Il lui est quasi impossible de travailler à temps plein car l’énergie psychomotrice est fortement ralentie par le traitement médical, surtout les neuroleptiques.
Mais, il est possible, avec un bon dosage et un traitement de fond assez léger, de travailler à un mi-temps médical.
Cette solution paraît la meilleure car le bipolaire peut continuer à mener une vie socio-professionnelle tout en se soignant.
N’oublions pas que cette maladie est incurable et est reconnue comme affection de longue durée.
L’impact social
Dans la phase où la maladie n’est pas reconnue, les phases hautes induisent une déconnexion avec la réalité durant laquelle le bipolaire peut vraiment tenir des propos véhéments pour ne plus s’en souvenir après.
Cela est loin d’être une excuse mais une explication à un comportement qui peut en surprendre plus d’un et mettre fin à de longues amitiés.
Quand la maladie est reconnue et traitée, elle reste très mal perçue et même si la personne se soigne, l’étiquette qu’apporte cette maladie est suffisante aussi pour créer de la distance ou provoquer une rupture.
Au final
Dans la mesure où cette maladie est bien traitée et qu’il convient de rectifier les soins en fonction des périodes traversés par le bipolaire, son impact est fortement réduit dans la vie quotidienne.
Par contre, si elle n’est pas reconnue ou correctement soignée, cela peut vite devenir la catastrophe.
En un mot, je dirai ceci :
Je ne suis pas responsable de ma maladie mais je suis responsable de mes soins.
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